L’intégration du jeu dans l’apprentissage, ou ludopédagogie, est aujourd’hui un levier pédagogique puissant. En engageant les élèves dans des scénarios interactifs et immersifs, elle favorise l’apprentissage actif, l’esprit critique et la coopération. Lors de l’intergep du 6 février 2025, des enseignants et experts ont partagé leurs expériences et bonnes pratiques autour de l’utilisation du jeu en classe.
Pourquoi introduire le jeu en pédagogie ?
Les jeux en classe ne sont pas seulement un moyen de rendre les cours plus attrayants : ils sont aussi un outil structurant qui permet aux élèves de mieux s’approprier les connaissances et de développer des compétences transversales
◅ Engagement et motivation : un défi ludique pousse naturellement les élèves à s’investir.
◅ Apprentissage actif : la résolution de problèmes et l’exploration favorisent la compréhension.
◅ Droit à l’erreur : le jeu encourage l’expérimentation sans crainte de l’échec.
◅ Développement des compétences sociales : les jeux favorisent la collaboration, l’écoute et la communication.
Le jeu au service de l’apprentissage
1. L’escape game : un outil puissant pour apprendre ensemble
Les escape games pédagogiques sont particulièrement efficaces pour renforcer la cohésion de groupe. Inspirés de jeux comme Unlock !, ils plongent les élèves dans des enquêtes où ils doivent collaborer pour résoudre une série d’énigmes en un temps limité.
◂ Travail d’équipe : chaque élève apporte ses compétences pour avancer.
◂ Réflexion collective : le jeu exige des échanges, des débats et des décisions communes.
◂Immersion totale : les scénarios captivent et maintiennent l’attention des élèves.
Lors de de cette journée, plusieurs enseignants ont partagé leurs expériences d’escape games en classe, comme Classe Investigation, où les élèves jouent le rôle de journalistes enquêtant sur un fait d’actualité. Ils doivent :
◂ Analyser des sources et vérifier leur fiabilité.
◂ Recouper des informations sous pression.
◂ Produire un reportage structuré et argumenté.
L’importance du débriefing après le jeu a été soulignée : il permet de mettre en mots les apprentissages, d’échanger sur les stratégies mises en place et de faire le lien avec d’autres savoirs.
2. Jeux et apprentissage : quelles formes et quels usages ?
Le workshop a également exploré différentes formes de jeux et leurs applications pédagogiques :
Jeux de plateau et jeux de rôle : comme le Monopoly des inégalités, qui sensibilise aux disparités économiques et sociales.
Jeux numériques et interactifs : Genially, Scratch ou encore Classcraft, qui gamifient l’apprentissage sur des plateformes numériques.
Jeux d’enquête et d’investigation : Classe Investigation et d’autres scénarios immersifs où les élèves développent leur pensée critique.
Les clés pour réussir l’intégration du jeu en classe
▸ Concevoir un jeu adapté aux objectifs pédagogiques : avant tout, l’enseignant doit s’assurer que le jeu sert un objectif d’apprentissage clair.
▸ Laisser une place à l’autonomie : un bon jeu éducatif laisse les élèves explorer, expérimenter et prendre des décisions par eux-mêmes.
▸ Orchestrer la session : l’enseignant est un facilitateur, qui guide sans imposer et adapte le déroulement aux besoins du groupe.
▸ Débriefer efficacement : un jeu bien mené se termine par un échange où les élèves peuvent formaliser leurs apprentissages et réfléchir sur leur expérience.
Un enseignement plus vivant et collectif
La ludopédagogie ne consiste pas seulement à insérer des jeux dans un cours. C’est une philosophie d’enseignement qui valorise la participation active et le travail collectif. En favorisant l’engagement et l’entraide, elle permet aux élèves d’apprendre avec plaisir tout en développant des compétences essentielles pour leur avenir.